"Ma vie en diabète", une BD à six mains et à milliers d’yeux
Y aurait-il quelque chose dans le diabète qui se prête bien à la création graphique ? De la BD “Escroqueuse” au film “Fais le mort”, la maladie stimule l’imagination des auteurs et des artistes. "Ma vie en diabète" ne fait pas exception, dans un ton pourtant très différent.
"Un grain de sable est venu gripper la belle machine qui était mon corps…" (p.5)
Ma vie en diabète est une BD-tranche de vie, une BD-témoignage de Martial Maury publiée aux éditions du Rocher. On doit l’adaptation et le dessin à Jean-Christophe Mazurie et Florence Heimburger se joint au trio pour la partie vulgarisation scientifique. Le livre a un double objectif : à la fois entrer en connivence, accompagner, faire rire les diabétiques, et sensibiliser sur la maladie, grâce à des pages plus informatives qui ponctuent le récit. On y suit l’histoire de Martial, papa au foyer, diagnostiqué diabétique de type 1 en 2001, alors qu’il est dans la fleur de l’âge. Un parcours un peu atypique, ce qui est un atout. Le diabète de type 1 c’est un peu la Daenerys de la maladie, il se traîne une liste de noms et de périphrases longue comme le bras : le maigre, l’incurable, l’insulinodépendant, l’invisible, le sévère (comme Septime !) et, justement… le juvénile. C’est une maladie qui, dans la majorité des cas, apparaît entre l’enfance et la fin de l’adolescence. Le récit de Martial a l’avantage de nous rappeler que derrière l’exception statistique, il y a aussi des individus, un vécu, et Ma vie en diabète est donc un nouveau témoignage particulièrement bienvenu.
Le récit de la découverte et de l’apprivoisement du diabète est presque un genre en soi, avec ses passages obligés : les symptômes avant le diagnostic, la première hospitalisation, la révélation, souvent assez traumatique, de l’existence du diabète et du traitement par injections, le rapport changé à l’alimentation et, enfin, le “vivre avec” qui se met en place, de manière plus ou moins facile. Cette difficile transition inspire aux auteurs de nombreuses métaphores, mais je voudrais vous parler de deux d’entre elles en particulier.
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