“Ô pancréas, dis-nous ce que tu caches” : trois questions posées au professeur Raphaël Scharfmann
Lors du congrès de l’EASD 2025, le professeur Raphaël Scharfmann (Institut Cochin), spécialiste français du pancréas et du dialogue immuno-endocrine dans le diabète, a été récompensé pour l’ensemble de ses travaux. Il revient pour "Glucose toujours" sur ce que le pancréas nous dit déjà, et surtout sur ce qu’il ne nous dit pas encore.
Glucose toujours est le seul média français indépendant à couvrir pour les patients le congrès de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD), qui s'est tenu à Vienne, en Autriche, du 15 au 19 septembre 2025. Nos articles, publiés progressivement à partir de la mi-septembre, sont à retrouver dans notre rubrique Congrès.
Pourquoi connaître le pancréas humain change la donne ?
“Si on prend l’exemple du diabète de type 1, nous savons que l’auto-immunité amène à la destruction d’une masse infime, mais vitale, de cellules.” C’est ce que nous rappelle le professeur Scharfmann, pour qui les chiffres seuls permettent de prendre la mesure de ce phénomène. Dans un pancréas, il y a entre 500 000 et 2 millions d’îlots de Langerhans. Chacun contient environ 1 000 cellules bêta, soit un total d’environ un milliard de cellules bêta produisant de l’insuline. Et tout cela représente … à peine 1 g. “Mais aujourd’hui, on ne sait ni les voir, ni les compter, ni les suivre chez l’humain vivant”, insiste-t-il. Combler les retards accumulés dans l'imagerie du pancréas est donc un enjeu majeur si on souhaite pouvoir intervenir au bon endroit et au bon moment.
La bonne stratégie, c'est d'amplifier les progéniteurs, pas forcer les bêta à se multiplier.
Sur les mécanismes complexes qui régissent le développement de l’organe et de ses cellules endocrines, Raphaël Scharfmann précise le rôle d’autres cellules : “Ce sont les progéniteurs, c’est-à-dire les cellules mères à l’origine des cellules bêta, qui ont une très forte capacité à se multiplier. Les cellules bêta ne l’ont pas, ou extrêmement peu.” Ainsi, relancer la production d’insuline chez l’être humain implique plutôt de savoir multiplier les cellules progénitrices et donc d’en maîtriser les facteurs de croissance.
À lire aussi : Les cellules bêta font leur cinéma, avec Raphaël Scharfmann de l'INSERM.
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